Doriane Souilhol

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traversé.e.s de désir, 2018

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Performance, juillet 2018

Dans l'exposition Nos désirs sont les vôtres, Triangle France, La Friche Belle de Mai.

Proposer une traversée, un cheminement subjectif s’infiltrant dans l’exposition Nos désirs sont les vôtres. Sous la forme d’une médiation performée, travailler le désir comme une matière qui se tord et ses mécanismes comme geste ou expérience de l’échec.

Depuis longtemps je tourne autour de cette question : qu’est-ce que le désir ? Comment sommes nous traversé-e-s de désir ? Par une approche psychanalytico-poétique nous arpenterons les usages du mot désir dans la langue, ce qui se tisse entre corps et parole, quels sont les objets (obscurs) du désir et pourquoi Jacques Lacan faisait-il des nœuds...

Avec les voix , les mots de J. Lacan, G.Deleuze , J.Derrida, J. Luc Nancy, Véronique Botte-Hallée, Aurélie William Levaux, RD Laing, Paul. B. Preciado, l’esprit du clan, Sonic Youth, les murs de 68...

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Le programme public Les émotions trafiquées – Lust for Dust accompagne l’exposition collective Vos désirs sont les nôtres. Le 29 et 30 juin 2018, les artistes participant.e.s sont invité.e.s à performer et à échanger avec des auteur.e.s et théoricien.ne.s. autour de désirs et violences, autour des affectations douloureuses de l'intime par les mutilations de la vie. Ce programme conçu par Lotte Arndt se terminera le 1er juillet par une soirée de projections et une lecture performative de l’artiste Roee Rosen, un événement organisé conjointement avec le FIDMarseille, au MUCEM. Au début du mois de septembre 2018, pendant la foire Art-o-rama, une performance clôturera ce programme.

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Les émotions trafiquées - Lust for Dust
programme proposé par Lotte Arndt

Dans les coulisses du commerce global des subjectivités ex-statiques se décomposent en peaux dégoulinantes de sueur. Tout est plongé dans un air lourd chargé d'odeurs venues de loin, envoûtant, asphyxiant. L’état se dresse, tamponne des dossiers, fait tourner des bâtons et des barrières, hisse des drapeaux et proclame d’une voix résolue la rédemption – mais le son est trop fort. On a l’impression d’avoir déjà vu le film et tout le monde s’ennuie. Avec une certitude surprenante, des sujets abjects venus de recoins les plus éloignés entrent en scène vêtus de costumes poilus. Comme par un signe, elleux forment un essaim, accélèrent leurs gestes toxiques habituels jusqu’à en perdre leurs contours et se transformer en une multitude de flux liquides laissant derrière elleux seulement quelques prothèses de leurs corps voluptueux et brillants.
Au delà d’un ailleurs, des volontés tremblantes et sans visa traversent les frontières en douce. Elleux avancent en s’agrippant les un.e.s aux autres. Pendant ce temps là, elle est assise, immobile et fume encore une centaine de cigarettes trafiquées. Elle a cessé d’attendre depuis longtemps. Elle se tirerait bien par la porte de derrière. Elle aurait plutôt aimé ne pas le faire….Ici, passer est un mode de survie où le rêve devient cleptomane.