Doriane Souilhol

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Fail better II, 2015

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Installation
Galerie du théâtre de Vanves

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Français

Avec « Fail better » Doriane Souilhol questionne moins l'échec que le désir. Du latin desiderare, souhaiter le retour d'un astre favorable, suivre son étoile. Le désir - cet élan qui n'est pas sans rappeler les élans mystiques vers les cieux - c'est cette quête cent fois recommencée de l'artiste qui va d'essais en ratages, d'échecs en nouveaux espoirs... Try again. Fail again. Fail better. Nous donne-t-elle à voir ses échecs ? Non, plutôt ses désirs qui se dévoilent d'une image à l'autre et sa quête d'absolu.
Les œuvres données à voir sont composées d’images découpées, trouées, occultées ou voilées et présentées sous forme d’installation. L’origine des images et ce qu’elles représentent ont un caractère mystérieux. Mais peu à peu se révèle quelque chose qui se tisse entre les images. Des motifs se répètent et se répondent d'une oeuvre à l'autre, dans la trame des images (cette atomisation en multitudes de points comme autant de constellations) jusque dans la trame du papier (la chair même de l'oeuvre, en confettis, fait amas d'étoiles). Alors on pénètre dans son l'univers peuplé de comètes, de météores, de champignons atomiques mais aussi de figures comme Sainte Thérèse d'Avila ou Anna Karina.
Sa manière d’appréhender les images s'exprime à travers le travail de découpe, la mise en lambeaux, l'attaque physique, qui révèlent la matérialité des supports. Opérant par soustraction, elle retire quelque chose à l'image pour créer une attente, laisser place à un imaginaire, susciter le désir et partager son amour des images avec le public. Alors cela apparaît, surgit, se montre, brille, se reconstruit, se déduit, se sublime...
Devant des images « défaillantes », évidées ou évanescentes, on s'interroge sur ce qui a été dérobé à la vue puis on s'émeut d'une poétique de la chute (de papiers, d'étoiles ou de l'artiste). On découvre des sérigraphies aux infimes variations faites de « presque rien ». On touche des yeux la matière du papier. On touche du doigt le point de bascule, l'entre-deux, où l'image se fait sculpture et la sculpture image

Avec l'exposition « Fail better », Doriane Souilhol nous invite à déplacer notre point de vue sur les images, entre imagination, matérialité et sensibilité.

Julien Gaunet, septembre 2014

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English

With the exhibition Fail Better Doriane Souilhol questions less failure than desire. From the latin desiderare which means the wish for the return of the auspicious star or to follow our own star. The desire, this momentum, somewhat reminiscent of mystical skyward momentum, is the pursuit of the artist, starting over and over again, moving from tests to failures to new hopes… “Try again. Fail again. Fail better.” Does Doriane Souilhol show us her failures? No, rather her desires, which disclose from one image to another, her inquiry of the absolute.
The installation consists of cut, perforated, obscured or blurred images. The origin of these images and what they represent initially appear mysterious, but little by little revealing ties between images. Patterns are repeated, echoing from one element to another within the raster of the images, atomized in a multitude of dots as constellations extending into the weave of the paper. Then we become part of her world filled with comets, atomic mushrooms and figures of Jeanne d’Arc, Sainte Thérèse d’Avila and Anna Karina.
She approaches images by cutting or shredding, a physical attack which reveals the materiality of the mediums. By subtracting, removing something of the image she creates expectations, assigning a place for fantasy, arousing desire and sharing with people her passion for images.

Then it emerges, arises, shows up, shines, rebuilds, is deduced, is sublimated... And from behind these “deficient pictures” , emptied or evanescent, we ask ourself what was hidden from our eyes. Then we are touched by the poetic of a falling scrap of paper, a falling star, an artist’s fall. We find infinitely small variations in screen prints made with almost nothing. We touch the matter of paper with eyes. We reach the tipping point very quickly, this in between, when image turns to sculpture and sculpture to image.

The exhibition Fail Better invites us to shift our point of view on the images, between imagination, materiality and sensitivity.

Julien Gaunet, september 2014
Translation by Doriane Souilhol